Agnès Aubécomédienne - écrivain

comédienne - écrivain

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Il y a des corbeaux sur le décor

Il y a des corbeaux sur le décor
Et des étoiles quand tu t'endors
Un frisson d'aile dans mon dos
Et l'herbe par dessus ta peau
Il y a des bleuets sous le soleil
Qui jettent de l'or à ton sommeil
Un bruit de vent qui vient froisser
Les plis de l'herbe mouillée.
Il y a des corbeaux sur le décor
Et des étoiles quand tu t'endors
Un champ de pluie dessous mes pieds
Et sur ton corps quelques bleuets.
Il y a le silence entre les pierres
Qui met du gris dessus l'hiver
Et du bois mort dans les sentiers
Entre deux brins d'herbe séchées.
Il y a des corbeaux sur le décor
Et des étoiles quand tu t'endors
Un champ de pluie dessous mes pieds
Et sur ton corps quelques bleuets.
Il y a toi qui manque à mon décor
Et trop d'absence quand on s'endort
Le petit oiseau a froid au dos
Il n'a plus d'herbe sur sa peau.

Passe une hirondelle

Passe une hirondelle
Au dessus du soleil
Je ne vois pas les plumes
Tomber sur la lune
Le soleil n'éxiste plus
Le temps se vide d'amour
Les étoiles dans mon coeur
Sont en pluie de bonheur
Passe une hirondelle
En travers du ciel
Je ne sais pas l'oubli
Qui vient couvrir ma vie
Le soleil n'éxiste plus
Le temps se vide d'amour
Les jardins de mon lit
Sont en brume  de pluie
Passe une hirondelle
Au dessus du soleil
Je ne vois pas les plumes tomber sur la lune
Le soleil n'éxiste plus
Le temps se vide d'amour
Il y a des couleurs
A faire craquer mon coeur.

C'était des matins

C'était des matins
Qui donnaient envie d'éxister
Des milliers de bonheurs
Posés là tout autour
Faisant jaillir des feux
Aux couleurs éclatantes
M'éblouissant
M'aveuglant
Jusqu'à faire saigner mon coeur.
C'était d'innombrables sourires
D'interminables soleils
Effleurant les fins d'aprés-midi
Des cristaux noyés
A moitié suspendus
Au ciel écartelé.
C'était des paysages
Qui donnaient envie de pleurer
Des milliers de printemps
Estompés par le temps
Offrant des paradis
Aux images tranquilles
Ruisselantes
Envahissantes
Jusqu'au fond des entrailles.
C'était des étoiles en larmes
Traversant la pelouse
Indéracinables délires
Symphonies troublantes
Franchissant les miroirs
Qui soudain
Bouleversent ma vie.

Et des torrents de pluie

Et des torrents de pluie                             
Qui lavent le soleil
Et des cascades d'or
De la poudre de neige
Eparpillée d'étoiles
D'inexplicables rêves
Et des orages bleus
Qui dérangent les ombres
Et des arcs en ciel
Des mots recroquevillés
Etourdis de sommeil
Des oiseaux mirages
Et des vents repoussés
Jusqu'au bout de mes mains
Et des fenêtres ouvertes
Des arbres roses
Ensommeillés de brume
Des odeurs avalées
Et des escapades
Confettis de bonheur
Qui transpercent la pluie
Des moissons de soleil
Qui chevauchent le temps
Et des torrents d'amour
Qui perdent les chemins
Et des jardins délices
Aux senteurs idéales
Et des visions de lune
En prélude à la nuit
Et des battements d'ailes.

Je serai le soleil

Je serai le soleil
Eclaboussé d'été
Aux rayons projetés
Enfiévrés de rêves
L'odeur des magnolias
Dans la tiédeur du soir
Le silence bleu
L'espace infini
Aux racines des arbres
Le ciel écartelé
A la nuit déchirée
L'eau de pluie figée
Sur les herbes brûlées
Et le vent étalé
En travers des cyprés.
Je serai ile perdue
Oû meurent les poètes
Merveilleusement unis
Aux oiseaux de passage
Je serai la passion
Couleur éclatée
En poussière de silence
La saison écoulée
Parfum du seringat
Enlacé de soleil
A la tombée du soir
Un adage inventé
Jusqu'au bout de vos doigts
Promenade infinie
En fin d'aprés-midi
Le front brûlant de fièvre
Les yeux collés de rêves
Et une échappée
Dans l'imaginaire.

Tes cheveux blonds

Tes cheveux blonds
En rayon de soleil
Ondulent des vagues
Tes cheveux blonds
En haillon de dentelle
Ont des reflets de lune
En rayon de soleil
Des vagues blondes
De lune et de dentelle
Ont des reflets d'écume.

Là-bas où tu vois les oiseaux

Là-bas où tu vois les oiseaux
Planer sur l'océan
Au bout de la falaise
Entre marées et vents
A l'aube du soleil
Lorsque les nuages
En regardant l'envers
Ressemblent au lit d'écume
Où se finit la mer
Là-bas où tu vois la brume
Descendre sur les vagues
Et à demi-noyée
L'ombre des chevaux
Confondre leur crinière
A la houle d'argent
Là-bas où tu vois les oiseaux
Planer sur l'océan
Au bout de la falaise
Entre marée et vents
Tu viendras ........

Décembre

L'hiver est entré dans ma maison
Par la fenêtre à demi-fermée
Il s'est posé sur le divan
Je suis habillée de vent

La neige est tombée dans le jardin
En danse folle et farandole
Le satin glisse sous mes pas
Je suis habillée de froid

La rose est gelée sous les ombrages
De givre encore toute habillée
S'est laissée prendre sans faire de bruit
Je suis innondée de pluie

L'hiver est sorti de ma maison
Par la fenêtre à demi-fermée
Il s'est enfui dans mon sommeil
Je suis innondée de soleil.

Matin d'absence

Matin d'absence
Le vent bascule
Les nuages
Par dessus les étoiles
Le vent innonde
Mon coeur

Matin fragile
Le temps bascule
Les fuschias
Par dessus les murs
Le temps innonde
Les saules

Matin d'octobre
Le ciel grisaille
La plaine
Par dessus les maîs
Le ciel chavire
De pleurs

Matin d'automne
Le froid cristallise
Le soleil
Par dessus le jardin
Le froid fige
Les fleurs

La terre s'immobilise.



         Extraits du recueil Les couleurs du silence
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         © Agnès Aubé

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